vendredi 27 février 2009

Bonjour,

Voici quelques vidéos que j'ai faite d'un évènement tout particulier dans lequel j'ai participé... un enterrement..et paradoxalement, ça restera certainement un de mes plus grands moments de ma VIE. (peut être faut-il enterrer quelque chose pour pouvoir renaître?)

A la Nouvelle Orléans, tout est prétexte à faire la fête, y compris les enterrements.
L'héritage africain est immense... 

Alors ça commence par une cérémonie avec plein de monde qui viennent témoigner leur amour pour la personne décédée et l'ambiance ressemble en somme à ça:
et à ça:

Puis ensuite, ça se passe dehors...

Première partie: L'expression de la tristesse, de la perte d'un être cher. 
Rythme lent et solennel

Deuxième partie: La libération du défunt de son enveloppe terrestre et l'expression de la vie qui continue..
Rythme qui fait bouger les membres tout seul

Jazz Funeral Snooks 8

Snooks Eaglin était un grand guitariste de Blues de la Nouvelle Orléans, très connu, qui est décédé le 19 février dernier.

jeudi 26 février 2009

Imaginons...

Imaginons un monde où la forme la plus utilisée de dialogue serait la musique, qu’elle résonnerait de partout et tout le temps, de façon infiniment variée, où tout le monde communiquerait en permanence avec ce qui l’entoure, un monde où les musiciens seraient dans la salle et les spectateurs sur scène, un monde dans lequel même les tramways et les bateau à vapeur feraient de la musique, de la vraie avec des notes, un monde il y aurait un parc national du jazz.

Imaginons un monde où un trombone se pose à côté de vous dans un bar sans que vous ne vous en rendiez compte et qu’un instant plus tard le trombone hurle sa rage de vivre, qu’un trompettiste venant de nulle part, débarque avec sa trompette à la main en plein milieu d’un morceau et 6 secondes plus tard qu’il vous emporte dans son intense expression… Imaginons un monde où le tramway serait nommé désir, parce qu’il se fait attendre 1H, 1H30 parfois plus, mais que des voitures s’arrêtent pour vous proposer, comme si c’était normal, de vous amener « at home ».

Imaginons un monde où danse, musique, cuisine, langage, spiritualité... ne ferait qu’un, mais à travers des expressions aussi multiples que variés.

Imaginons un monde où tout le monde se sentirait fier d’appartenir à une identité plurielle, dans un monde où l’on se sentirait sûr 3 continents minimum à la fois, un monde où l’Afrique, l’Europe et l’Amérique aurait enfin trouvé une terre commune pour créer quelque chose de commun.

Imaginons un monde où les enterrements s’accompagneraient de musique triste et joyeuse à la fois, sous forme de procession et où tout le monde se mettrait à danser…

Imaginons un monde qui, même après avoir été dévasté, re-vie sans crier à l’injustice.

Imaginons un monde paradoxal et skizophrène où tout se rencontrerait, s’entre choquerait, s’interpellerait et se mélangerait, un monde attachant qui n’en finirait pas d’offrir de la vie et de la création.

Ce monde-là existe, et il est croyait moi déconcertant de concerts.

New Orléans est une planète mars sur terre, un endroit unique qui a tant donné au monde depuis 1 siècle sans que le monde s’en rendre vraiment compte…

Le rock, le funk, le rhythm and blues, le jazz, le blues etc sont tous né ici à la Nouvelle-Orléans et continuent avec aisance leurs développements et cheminements. À la Nouvelle-Orléans, la pluralité fait un ou l’un est pluriel.

Bref, vous m’aurez compris, c’est une expérience unique de venir ici et qui serait à recommander vivement à tous ceux qui ont perdu le sens des choses, tous ceux comme moi qui sont en manque et en recherche de culture, (quand je parle de la culture, je parle de tout ce qui nous relie les uns aux autres) en recherche de sens, en recherche permanente de moyens de communication nouveaux, autre que nos chères antennes relais…

Welcome to New Orleans