mercredi 11 mars 2009

Bye Bye New Orleans



























Dernier café à dorer au soleil et me revoici dans un endroit que je connais bien à présent, l’aéroport…

Bye bye les « How are you doing today » à tout va, bye bye ces hochements de tête à chaque fois que l’on croise quelqu’un dans la rue, New Orleans est une ville attachante, qui vampirise comme un aimant… On se sent faisant partie d’une grande famille, dont on ne connaît pas encore tous les membres.. La ville et ses habitants m’ont adopté, avec les bras grands ouverts et c’est bel et bien dans la ville dite la plus dangereuse des Etats-Unis que je me sens le mieux.. On pense et dit beaucoup de choses sur les Etats-Unis, mais New Orleans démontre très souvent l’antithèse de nos dires. Connaissez vous beaucoup de libraire en France qui viendrait vous courir après dans la rue pour vous dire qu’il a trouvé le bouquin que vous cherchiez, d’occasion dans une autre librairie ? Connaissez vous des musiciens très connus qui dans leur emploi du temps « overbooké » entre 2 avions, viendraient vous trimballer de partout en prenant le temps digne d’un retraité de Marseille !? Un trompettiste tel que Leroy Jones, mondialement connu qui vous envoierait un mail pour éventuellement vous solliciter pour faire des concerts ensemble ?  États-Unis = capitalisme ?? New Orléans a beaucoup hérité de l’Afrique, et notamment à travers organisation sociale. Et Katrina perturbe beaucoup les habitants de New Orléans, pas seulement parce que beaucoup ont tout perdu, mais parce que beaucoup de « membre de cette grande famille » ne sont pas revenus et que des gens avec un tout autre état d’esprit commencent à s’y installer… L’équilibre est donc difficile à retrouver, mais j’espère que la beauté et l’énergie de cette ville et de ses habitants que j’ai rencontré et connu sera perduré. Au revoir New Orléans et à tout bientôt j’espère… it’s sure..


dimanche 1 mars 2009

Être à la Nouvelle-Orléans, c’est un peu comme être dans un stage sur l’appréciation du  moment présent.

La vie passe trop souvent devant nos yeux sans qu’on ose l’embrasser, de peur de représailles de peur qu’elle nous désillusionne…

Pas le temps de faire des plans sur la comète ici, surtout après Katrina qui a touché quasiment tout le monde, sauf bien sûr les quartiers riches qui ont eu la chance d’être sur une zone légèrement surélevée.

On fabrique donc la vie dans l’instant, parce qu’on ne sait pas ce qu’elle sera dans 3 min et c’est certainement pour cette raison qu’il y a tant de créations qui émanent d’ici.

On imagine peu la vie comme la construction d’un château fort où l’on viendrait enterrer sa richesse, car ce château peut parfois se transformer en château de carte qu’un coup de vent viendrait tout emporter. Le placement de richesse le plus sûr à mon avis est culturel, une valeur qui fluctue, certes, et qui se transforment, mais qui rapporte au final beaucoup !

C’est donc un bien bel apprentissage.

 

Katrina a tout reconfiguré, tel un après-guerre. Beaucoup de maison sont détruites ou inhabitées.

Plusieurs personnes me l’ont dit : « Katrina a emporté avec elle tout ce que j’avais comme bien matériel, tout ! Plus de maison, plus de souvenir, plus rien. Il me reste donc que ce que je suis et ce que je peux non pas re-construire mais construire à présent.

Il y a très peu de travail à la Nouvelle-Orléans, alors que la ville était déjà considérée comme la ville la plus pauvre des Etats-Unis.

Les gens qui sont restés doivent donc certainement aimé énormément leur ville et ses habitants pour ne pas vouloir y partir, même si les 2/3 sont toujours pas revenu!!

C’est peut-être la ville la plus « pauvre » des Etats-Unis mais aussi bizarrement, et comme souvent finalement, la ville la plus riche culturellement… Y’a matière à réflexion non ?

vendredi 27 février 2009

Bonjour,

Voici quelques vidéos que j'ai faite d'un évènement tout particulier dans lequel j'ai participé... un enterrement..et paradoxalement, ça restera certainement un de mes plus grands moments de ma VIE. (peut être faut-il enterrer quelque chose pour pouvoir renaître?)

A la Nouvelle Orléans, tout est prétexte à faire la fête, y compris les enterrements.
L'héritage africain est immense... 

Alors ça commence par une cérémonie avec plein de monde qui viennent témoigner leur amour pour la personne décédée et l'ambiance ressemble en somme à ça:
et à ça:

Puis ensuite, ça se passe dehors...

Première partie: L'expression de la tristesse, de la perte d'un être cher. 
Rythme lent et solennel

Deuxième partie: La libération du défunt de son enveloppe terrestre et l'expression de la vie qui continue..
Rythme qui fait bouger les membres tout seul

Jazz Funeral Snooks 8

Snooks Eaglin était un grand guitariste de Blues de la Nouvelle Orléans, très connu, qui est décédé le 19 février dernier.

jeudi 26 février 2009

Imaginons...

Imaginons un monde où la forme la plus utilisée de dialogue serait la musique, qu’elle résonnerait de partout et tout le temps, de façon infiniment variée, où tout le monde communiquerait en permanence avec ce qui l’entoure, un monde où les musiciens seraient dans la salle et les spectateurs sur scène, un monde dans lequel même les tramways et les bateau à vapeur feraient de la musique, de la vraie avec des notes, un monde il y aurait un parc national du jazz.

Imaginons un monde où un trombone se pose à côté de vous dans un bar sans que vous ne vous en rendiez compte et qu’un instant plus tard le trombone hurle sa rage de vivre, qu’un trompettiste venant de nulle part, débarque avec sa trompette à la main en plein milieu d’un morceau et 6 secondes plus tard qu’il vous emporte dans son intense expression… Imaginons un monde où le tramway serait nommé désir, parce qu’il se fait attendre 1H, 1H30 parfois plus, mais que des voitures s’arrêtent pour vous proposer, comme si c’était normal, de vous amener « at home ».

Imaginons un monde où danse, musique, cuisine, langage, spiritualité... ne ferait qu’un, mais à travers des expressions aussi multiples que variés.

Imaginons un monde où tout le monde se sentirait fier d’appartenir à une identité plurielle, dans un monde où l’on se sentirait sûr 3 continents minimum à la fois, un monde où l’Afrique, l’Europe et l’Amérique aurait enfin trouvé une terre commune pour créer quelque chose de commun.

Imaginons un monde où les enterrements s’accompagneraient de musique triste et joyeuse à la fois, sous forme de procession et où tout le monde se mettrait à danser…

Imaginons un monde qui, même après avoir été dévasté, re-vie sans crier à l’injustice.

Imaginons un monde paradoxal et skizophrène où tout se rencontrerait, s’entre choquerait, s’interpellerait et se mélangerait, un monde attachant qui n’en finirait pas d’offrir de la vie et de la création.

Ce monde-là existe, et il est croyait moi déconcertant de concerts.

New Orléans est une planète mars sur terre, un endroit unique qui a tant donné au monde depuis 1 siècle sans que le monde s’en rendre vraiment compte…

Le rock, le funk, le rhythm and blues, le jazz, le blues etc sont tous né ici à la Nouvelle-Orléans et continuent avec aisance leurs développements et cheminements. À la Nouvelle-Orléans, la pluralité fait un ou l’un est pluriel.

Bref, vous m’aurez compris, c’est une expérience unique de venir ici et qui serait à recommander vivement à tous ceux qui ont perdu le sens des choses, tous ceux comme moi qui sont en manque et en recherche de culture, (quand je parle de la culture, je parle de tout ce qui nous relie les uns aux autres) en recherche de sens, en recherche permanente de moyens de communication nouveaux, autre que nos chères antennes relais…

Welcome to New Orleans